L’inventaire après décès du domicile parisien (5 mars 1755)
Montesquieu meurt le 10 février 1755, à son domicile de la rue Saint-Dominique, entouré d’amis et de proches, notamment la duchesse d’Aiguillon et Mme Dupré de Saint-Maur, mais aussi plusieurs autres, parmi lesquels Bulkeley, Henry (de) Saint-Marc, qui travailla pour Montesquieu comme secrétaire de 1751 à 1754, le médecin Bouvard, le chevalier de Jaucourt, son ancien protégé et ancien secrétaire le chimiste Jean Darcet. Étaient également présents l’aîné des petits-fils de Montesquieu, Charles d’Armajan, deux de ses cousins, Joseph Guérin de Lamothe et Joseph de Marans, et des membres de la famille Guyonnet 1 . Ses derniers moments donnèrent occasion à des affrontements, le jésuite Routh étant mandaté pour obtenir d’ultimes déclarations en faveur de la religion, tandis que ses manuscrits (notamment les corrections des Lettres persanes) faisaient l’objet d’âpres demandes – la mort de Montesquieu fut conforme à ce que l’on pouvait attendre d’un chrétien, mais on sait qu’il refusa jusqu’au dernier moment de livrer ses manuscrits à d’autres qu’à Mme Dupré de Saint-Maur et à la duchesse d’Aiguillon 2 .
Joseph de Marans s’occupe de ses obsèques, qui ont lieu dès le lendemain, à l’église Saint-Sulpice où il est enterré 3 . Son fils Jean-Baptiste de Secondat résidant en Bordelais, il n’arrive à Paris que quelques jours plus tard. Le 18 février, il écrit à sa sœur, Denise de Secondat 4 :
Ma tres chere sœur
Je n’entreprends point de vous consoler de la cruelle perte que nous faisons. J’ay moi meme besoin de consolation plus que personne. J’espere que ce triste evenement resserrera encore les nœuds de la tendre amitié qui nous a unis jusqu’a present.
Il faudra que vous ayés la bonté d’envoyer une procuration a quelqu’un qui ait votre confiance a Paris afin d’assister de votre part a la levée du scellé qui a été mis sur les effets de mon pere. Le plutost que vous pourrés l’envoyer sera le mieux pour arreter le cours des frais. Faites je vous prie de ma part mille amitiés a monsieur de Secondat et a toute votre famille je vous embrasse bien tendrement
Secondat
A Paris ce 18 fevrr 1755
La levée du scellé qu’évoque la lettre a lieu le 5 mars ; commence alors l’inventaire après décès, dont nous ne reproduisons ici que la partie consacrée à la bibliothèque 5 .
Mais qu’est-elle devenue ensuite ? Secondat ne souhaitait pas transporter à Bordeaux tous les ouvrages ainsi inventoriés. Ils sont donc proposés à la vente, comme l’annoncent les Affiches de Paris le jeudi 29 mai 1755 6 :
VENTES.
D’EFFETS (après le décès de M. le Président de Montesquieu) comme Livres choisis. Demain Vendredi 30. Mai, Samedi 31. & le Lundi 2. Juin, de relevée. Trois Jumens, propres pour le Carrosse, Berlingot, & Chaise-de-Poste à 2. places. Le Mardi 3. Juin à 9. heures du matin. Glaces, Lits, Tapisseries, Fauteuils, Bureaux, Armoires en Bibliothèques, Commodes, & autres Meubles, Habits, Linge, Épée d’Argent, &c. Le même jour de relevée, & jours suivants à la même heure, rue S. Dominique, Fauxbourg S. Germain 7 .
On n’a aucun écho de la vente. Seul l’inventaire, signé de Richebourg, commissaire-priseur, et Moreau, libraire 8 permet d’avoir une idée de cette bibliothèque parisienne, importante puisqu’elle est composée de soixante-huit lots correspondant environ à 690 volumes de tous formats 9 , à quoi s’ajoutent trente et une cartes 10 . L’estimation de l’ensemble s’élève à 626 livres, ce qui est très faible : les ouvrages ne devaient pas être en meilleur état que ceux de La Brède que l’on connaît, et la bibliophilie n’avait pas de place chez Montesquieu. La diversité en est remarquable : du Glossarium de Du Cange aux Ruines de Palmyre, de Pufendorf à Crébillon fils, de Lucrèce (en latin) à Swift. Mais le trait le plus frappant est qu’il s’agit d’une bibliothèque beaucoup plus récente que celle de La Brède : sur la soixantaine d’ouvrages identifiables et datables, desquels on retranchera les éditions de L’Esprit des lois, on en trouve douze, soit plus de 20 %, à partir de 1745 11 . Manifestement, c’est à Paris qu’étaient les ouvrages reçus ou achetés les plus récents 12 .
Sur les soixante-huit lots (feuillets 14 à 18 du manuscrit), soixante-cinq présentent un titre ou un nom d’auteur sinon identifiable, du moins individualisé, ce qui permet d’y retrouver près de quarante ouvrages présents dans le Catalogue de La Brède (mais le doute est quelquefois permis, en raison de divergences sur le format) : soit Montesquieu a éprouvé le besoin de les avoir en double exemplaire, soit, et c’est plus vraisemblable, il les a apportés à Paris, pour les lire pendant le voyage (plus d’une semaine) et les garder à portée de main pendant ses séjours parisiens, qui durent des mois, voire plusieurs années. Vingt-six titres nouveaux 13 apparaissent donc grâce à un document dont on voit tout de suite les limites, puisque seul l’ouvrage figurant sur le dessus de la pile (ou en tête du rayon de la bibliothèque) est nommé : dans quelques cas, il s’agit d’un ouvrage en plusieurs volumes, mais le plus souvent, la majorité des titres nous reste inconnue. Mais tout renseignement est bon à prendre, et ceux qui apparaissent ainsi sont d’une richesse remarquable : l’inventaire après décès avait donc naturellement sa place dans la Bibliothèque virtuelle.
Du Cange, Charles Dufresne, sieur
Danet, Pierre
Danet est l’auteur de tous les dictionnaires de la collection Ad usum Delphini. On ne saurait préciser duquel il s’agit, ni si on a là un des ouvrages de La Brède (nº 2470 et 2471).
Pufendorf, Samuel von
Dawkins, James et Wood, Robert
La seule édition possible semble être Les Ruines de Palmyre , Londres, Millar, 1753 (exemplaire J-81 de la BNF : Gr. in fol., IV-50 p. et pl.). L’ouvrage n’a pas été relié (« blanc »), mais l’estimation du prix est très élevé : cela pourrait correspondre à un exemplaire de luxe.
Ne pourrait-il de ce fait être identifié avec celui qui a été vendu en 1926 (2e vente, nº 575, en grand papier et relié en maroquin bleu ? Cependant cette reliure est dite « reliure anglaise de l’époque », ce qui exclut que Secondat l’ait fait réaliser après la mort de son père.
L’Isle, Guillaume de
Bible
Deux ouvrages peuvent ainsi être désignés, l’un en dix volumes, Biblia hebraïca, samaritana, chaldaïca, græca, syriaca, latina, arabica [Polyglotte de Paris], et Biblia sacra. Vulgatae editionis Parisiis, excudebat Antonius Vitré (Vulgate sixto-clémentine), 1662, 1 volume (BNF, Réserve, A-224 ark:/12148/bpt6k117051f). Le nombre de volumes fait pencher pour celui-ci (certains articles des Pensées semblent s’appuyer sur cette version : recherche en cours, à confirmer).
Louet, Georges
Hénault, Charles-Jean-François, le président
Cet ouvrage ne peut correspondre au nº 2959 qui est dit in-douze (en fait in-octavo). Il ne peut s’agir que de l’édition de 1749 que le président Hénault envoie à Montesquieu sans doute en août 1749 ; Montesquieu est alors à Paris (voir OC, t. 20, lettre d’Hénault sans date). « Il paroît une troisiéme édition de l’Abregé Chronologique de M. le P. H. in-8º & in-4º. L’in-octavo est en deux volumes sans vignettes et l’in quarto est orné de tout ce qui peut rendre une édition précieuse. Cette édition se vend chez Prault pere et fils & chez Desaint & Saillant. » (Mercure de France , août 1749, p. 117.)
Aristote
La Mottraye, Aubry de
La seule édition possible semble celle-ci (BNF, J-920 [1]) : Voyages, en anglois et en françois, d’A. de La Motraye en diverses provinces et places de la Prusse ducale et royale, de la Russie, de la Pologne, etc., contenant un traité de divers ordres de chevalerie, un grand nombre de particularités curieuses touchant le tumulte de Thorn, la diette de Grodno, la vie de... Pierre I, celles de l’impératrice Catherine, du général Le Fort et du prince Menzikoff, avec des remarques géographiques, topographiques, historiques et politiques sur ces provinces et autres païs par lesquels l’auteur a passé..., La Haye : A. Moetjens, 1732. In-fol., pièces limin., 480 p. et errata, titre gravé, pl., plans et cartes.
Un exemplaire de cet ouvrage est décrit par le catalogue de la 2e vente de 1926 (nº 560) comme portant l’ex-libris de Jean-Baptiste de Secondat. Il s’agit vraisemblablement de celui-ci.
Ouvrage non identifié. Il est peu probable qu’il s’agisse de L’Esprit des lois, compte tenu de la notoriété de l’ouvrage, qui est par ailleurs répertorié ci-après (nº 25).
Hardouin, Jean, le père
Il doit s’agir des Opera varia (1733), Amstelodami, apud Henricum Du Sauzet, et Hagae Comitum, apud Petrum De Hondt, qui s’ouvrent par Athei detecti.
Glover, Richard
Crébillon, Prosper Jolyot de
Le prix est manifestement trop élevé pour une édition in-douze, ancienne de surcroît, comme l’est celle de La Brède (nº 2024). Il s’agit plus vraisemblablement de l’édition en deux volumes in-quarto donnée par l’Imprimerie royale en 1750, avec frontispice (dessiné par Boucher) et portrait gravés (BNF, Arsenal, 4-BL-3559 [1] et [2]).
Pope, Alexander
Buffon, Georges-Louis Leclerc, comte de
Il ne peut s’agir que de l’édition in-douze de l’Histoire naturelle , puisque pour l’in-quarto, le tome V ne paraît qu’en 1755. Ces huit volumes correspondent aux quatre premiers tomes de l’édition in-quarto (mais le tome VII a été subdivisé en 2 volumes). Ils ont commencé à paraître en 1750 pour la 3e édition ; mais d’autres éditions sont possibles, la 5e étant publiée à partir de 1752 (nous remercions Thierry Hoquet de nous avoir fourni les renseignements nécessaires).
Reyneau, Charles-René
Ozanam, Jacques
Mersenne, Marin
Van Wiquefort, Abraham
Louis XIV, roi de France
Dutot, Nicolas
Les Réflexions politiques sur les finances et le commerce de Dutot (La Haye, les frères Vaillant et Nicolas Prévost, 1738) ont fait l’objet d’extraits de lecture, à paraître dans Extraits et notes de lecture II, OC, t. 17, Rolando Minuti dir., à paraître, Christine Théré éd.
L’ouvrage peut être identifié avec Henry Le Bret, Abrégé de l’histoire universelle contenant l’histoire ecclésiastique, Paris, 1679 (nº 177), ou, plus vraisemblablement, avec l’ouvrage de Bonaventure Racine, Abrégé de l'histoire ecclésiastique contenant les évenemens considérables de chaque siécle avec des réflexions, A Cologne [i. e. Paris] ou Utrecht [idem], aux dépens de la Compagnie (1748-1754 ; rééditions). Le nombre de volumes (inférieur à 9) ne peut être précisé.
Desfontaines, Pierre-François Guyot, abbé et Bel, Jean-Jacques
Montesquieu, Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de
On a le choix entre deux éditions : « Genève Barillot & Fils [s. d., 1749] » [Paris, Durand ?], 3 volumes, et « Amsterdam, Chatelain, 1749 » [Trévoux, La Compagnie de Trévoux ?], 4 volumes (voir Un auteur en quête d’éditeurs ?).
La Beaumelle, Laurent Angliviel de
La mention des « Pensées » in-douze ne peut nullement désigner les trois volumes manuscrits de Montesquieu connus sous ce titre, in-quartos consignant des réflexions personnelles à caractère confidentiel ; il s’agit sans aucun doute de l’audacieux ouvrage de La Beaumelle, Mes pensées ou Le qu’en dira-t-on, Copenhague, [Glasing], 1751 (voir l’édition procurée par Claude Lauriol, Genève, Droz, 1997, et Claude Lauriol, La Beaumelle. Un protestant cévenol entre Montesquieu et Voltaire, Genève, Droz, 1978, p. 252-254) : La Beaumelle, grand admirateur de Montesquieu, n’a pas pu ne pas le lui envoyer. Nous supposons qu’il s’agit de la première édition, mais évidemment sans aucune certitude, d’autant qu’il existe une contrefaçon française clandestine de 1753, datée de 1751 (voir les recherches de Claudette Fortuny dans l’édition citée ci-dessus, p. 275-278).
Le Camus, Antoine
Médecine de l’esprit ou l’on traite des dispositions et des causes physiques qui en conséquence de l’union de l’âme avec le corps influent sur les opérations de l’esprit et des moyens de maintenir ces opérations dans un bon état ou de les corriger lorsqu’elles sont viciées, Paris, Ganeau, 1753, 2 vol. in-12.
Plusieurs éditions peuvent correspondre à ce titre, la première ayant commencé à paraître en 1704.
Crébillon, Claude-Prosper Jolyot de
Crébillon, Le Sopha, Paris, à partir de 1739 : voir Claude Crébillon, Œuvres complètes, t. II, Jean Sgard dir., Paris, Classiques Garnier, 2000 p. 735.
Feuquières, Antoine de Pas, marquis de
Jobert, Louis
La science des médailles, Paris, De Bure Aîné, 1739.
Addison, Joseph ; Congreve, William ; Dryden, John ; Fletcher, John ; Hughes, J ; Otway, Thomas ; Rowe, Nicholas ; Shakespeare, William ; Southerne, T. ; Steele, Richard, sir ; Young, Edward ; La Place, Pierre Antoine de (trad.)
Il s’agit certainement du recueil de pièces traduites par Pierre Antoine de La Place, en huit tomes in-douze, 1745-1749 ou 1745-1746 (Le Théâtre anglois , Londres ; BNF, 4 volumes : I. Sur le théâtre anglois. La Vie de Shakespeare. Othello. Henry VI ; II. Richard III. Hamlet. Macbeth ; III. Cymbeline. Jules César. Antoine et Cléopatre ; IV. Timon. Les Commères de Windsor. - La Pucelle de Fletcher ; T. V. – [Rowe :] La Belle pénitente, Otway : Venise sauvée ; T. VI. - Dryden : Aurengzeb. [...] L’Epouse en deuil. Rowe : Tamerlan ; T. VII. - Hughes : Siège de Damas. Young : Busiris, roi d'Egypte. Congreve : Amour pour amour ; T. VIII. - Southerne : L'Adultère innocent. Addison : Caton. Steele : Les Funérailles). Voir notice BNF http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb336244934.
Addison, Joseph
Cooper, Anthony, lord Ashley, 3me comte de Shaftesbury
Il est exclu que l’ouvrage mentionné dans l’Inventaire après décès soit la traduction de Diderot publiée sous le titre Principes de la philosophie morale ou Essai de M. S*** sur le mérite et la vertu (1745) : si tel avait été le cas, c’est le titre qui aurait été retenu, le nom de Shaftesbury n’apparaissant pas sur la page de titre. Le nombre des éditions de cet auteur antérieures à 1755 est tel qu’on ne peut espérer identifier celle-ci. L’absence du titre pourrait indiquer que celui-ci était en anglais, le libraire ne s’étant pas risqué à le retranscrire.
Swift, Jonathan
Niceron, Jean-Pierre
Bible
La seule édition portant ce titre est en format in-folio (Paris, Jean Richer et Pierre Chevalier, 1621 : révision de la Bible de Louvain). Elle n’est donc proposée qu’à titre purement indicatif.
Aucun périodique ne portant ce titre, on doit supposer qu’il s’agit du Giornale de letterati d’Italia.
Le titre peut correspondre à divers ouvrages : les Leçons de physique expérimentale de l’abbé Nollet (plusieurs éditions à partir de 1743), ou Leçons de physique expérimentale sur l'équilibre des liqueurs, de Roger Cotes, traduites par R. Le Monnier en 1742. (http://cataloguelabs.bnf.fr/ark:/12148/cb33996444c)
Maillet, Benoît de
Le Telliamed de Benoît de Maillet a été publié en 1748 : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30861515n
Bible
« La Bible en françois des docteurs de Louvain » (nº 8) ? Mais elle est in-folio.
Lémery, Nicolas
Plusieurs éditions possibles : 1698, 1714, 1727, 1733.
Spinoza, Baruch
Nombreuses éditions à partir de 1670.
Lucrèce
La description est trop imprécise pour qu’on puisse proposer une identification.
Félibien, André
Wheler, George
Tavernier, Jean-Baptiste
Née de La Rochelle, Jean-Baptiste
Guy Coquille, Histoire du pays et duché de Nivernois, Paris, Claude Cramoisy, 1622 ? Il s’agit d’un in-quarto. La notice doit plutôt correspondre aux Mémoires pour servir à l'histoire du Nivernois et Donziois, publié en 1747 chez les libraires favoris de Montesquieu, Moreau père, Huart et Moreau fils (in-8º , VIII-432 p. ; les confusions entre in-octavo et in-douze sont fréquentes).
Joly, Claude
Rabelais, François
Girard, Gabriel
L’ouvrage est très répandu. Il n’est pas exclu que l’exemplaire de l’Inventaire après décès soit celui de La Brède.
Montaigne, Michel de
La présence de l’ouvrage à Paris (inventaire après décès) et sa vente en 1755 expliquent sans doute que l’exemplaire (actuellement en mains privées) ne porte aucune marque de la bibliothèque de La Brède, hormis l’ex-libris de Montesquieu.
Le Fèvre de La Boderie, Antoine
Ambassades de M. de La Boderie en Angleterre sous le règne d’Henry IV et la minorité de Louis XIII depuis les années 1606 jusqu’en 1611… [Publié par P.-D. Burtin.] s.l., 1750, 5 vol. in-12 (BNF : 8- LG4- 17[1-5]).
Machiavel, Nicolas
Montesquieu, Charles-Louis de Secondat, baron de a Brède et de
The Spirit of the Laws, trad. de Thomas Nugent.
University of Cambridge University Library : London : Printed for J. Nourse and P. Vaillant, 1750, 2 vol. in-8º :
http://search.lib.cam.ac.uk/?itemid=|cambrdgedb|1905714
Une autre édition à Dublin (Printed for G. and A. Ewing and G. Faulkner, 1751, 2 vol. in-8º :
http://search.lib.cam.ac.uk/?itemid=|cambrdgedb|1906047), mais rien n’indique qu’elle ait été envoyée à Montesquieu.
Coste, Pierre ou Labrune, Jean de
Coste, Pierre, Mémoires pour servir à l’histoire de Louis de Bourbon, prince de Condé, Cologne, 1693 (plusieurs rééditions ou réimpressions), ou Jean de Labrune, Histoire de la vie et actions de Louis de Bourbon, prince de Condé, Cologne, Pierre Marteau, 1694, 2 vol. ?
Roberti, Gaudenzio
L’ouvrage de La Brède portant ce titre apparaît comme in-quarto ; l’identification est donc douteuse.
Bolingbroke, Henry St. John, lord viscount
Nº 2370 ? L’ouvrage conservé à La Brède étant relié, il doit s’agir d’un autre ouvrage. Les « brochures » attribuées à Bolingbroke sont nombreuses mais elles ne portent pas explicitement son nom. Ne peut guère correspondre à ce titre que l’ouvrage intitulé Apologie de mylord Bolingbroke traduite de l'anglois, Londres, R. Francklin, 1731, in-8º (VIII-39 p.) http://cataloguelabs.bnf.fr/ark:/12148/cb301234928
Crébillon, Claude-Prosper Jolyot de
Crébillon, Les Heureux Orphelins, Bruxelles [Paris] 1754 : voir Claude Crébillon, Œuvres complètes, Jean Sgard dir., Classiques Garnier, 2001, t. III, p. 643. L’ouvrage apparaissant dans un « paquet », il ne doit pas être relié.
Dictionnaire des journaux nº 732 : Journal étranger dirigé par Toussaint (avril-août 1754) puis par l’abbé Prévost. Les neuf volumes correspondent exactement à la production de l’année 1754 (8 volumes) et de janvier 1755. Voir Dictionnaire des journaux, nº 732 (M. R. de Labriolle) : http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0732-journal-etranger-1
Montesquieu a pu entendre parler de ce périodique par Toussaint qui avait contribué à la première édition parisienne de L’Esprit des lois en 1749 (Un auteur en quête d’éditeurs ? p. 92 et 98-99).
[signé] Moreau Richebourg
Notes
1 Voir Correspondance , OC, t. 18, lettres 63, 116, et t. 19, lettre 539 note 1.
2 Sur les derniers moments de Montesquieu et les débats qu’ils suscitèrent, voir Louis Desgraves, Montesquieu, Paris, Mazarine, 1986, p. 425-431, et Chronologie critique , p. 449-460. Pour une mise en perspective des témoignages, voir Élisabeth Badinter, Les Passions intellectuelles , t. II, Exigence de dignité (1751-1762), Paris, Fayard, 2002 ; Catherine Volpilhac-Auger, Montesquieu, Paris, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, « Mémoire de la critique », 2003, p. 231-246 ; introduction aux Lettres persanes, OC, Oxford, Voltaire Foundation, t. I, 2004, p. 31-35 ; Un auteur en quête d’éditeurs ? p. 224-225.
3 La famille de Montesquieu était semble-t-il bien pensante, voire favorable aux jésuites, comme le déclare Darcet : « L’accès auprès du lit de Montesquieu fut d’autant plus facile aux jésuites que son fils était absent, et que les parents dont il se trouva entouré leur étaient dévoués » (Dizé, Précis historique de la vie et travaux de Jean Darcet, 1802, cité dans Montesquieu, « Mémoire de la critique » [voir note précédente], p. 233). Il n’est pas exclu qu’elle ait souhaité éviter tout scandale, ou plutôt toute manifestation de la part de ceux qui s’intéressaient aux idées religieuses du défunt et qui pouvaient espérer en tirer quelque argument, ou du moins apparaître comme de ses proches ou de ses fidèles ; voir C. Volpilhac-Auger, « Diderot, D’Alembert, Jaucourt : rencontres posthumes dans l’Encyclopédie autour de Montesquieu », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, no 50, 2015, p. 319-334.
4 L’écriture est celle de Fitz-Patrick, secrétaire de Montesquieu, qui est resté ensuite plusieurs mois au service de Secondat, et qui doit être considéré comme un des principaux artisans de l’édition posthume de L’Esprit des lois (Un auteur en quête d’éditeurs ? p. 165-166). On ne sait sur quoi se fonde l’information selon laquelle Secondat aurait quitté Bordeaux seulement le 23 février (Chronologie critique , p. 461).
5 Archives nationales, Minutier central, Étude III, 962, Me Guitton. L’ensemble du document doit être accessible en 2015 sur le site des Archives nationales.
6 Ce document est connu grâce à Nicole Masson, « Les livres de Montesquieu », Revue Montesquieu no 3, 1999, p. 192, http://montesquieu.ens-lyon.fr/IMG/pdf/RM03_Notes_167-193-5.pdf
7 Affiches de Paris, jeudi 29 mai 1755, p. 324 ; exemplaire numérisé, BNF, département Littérature et art, V-2825 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1152805/f340
8 Sur Nicolas François Moreau, réputé secrétaire de Montesquieu, et qui fut plus sûrement l’éditeur (ou plutôt libraire) à qui fut confié L’Esprit des lois dès 1749, en association avec Huart, et qui sera ensuite chargé (par Jean-Baptiste de Secondat) de l’édition posthume de L’Esprit des lois et des Œuvres de Montesquieu en 1757-1758, voir Un auteur en quête d’éditeurs ? p. 155-159.
9 Il faut compter avec des lots de « journaux » (no 42), un « paquet » parmi lequel on trouve un roman de Crébillon (no 65), et « plusieurs livres imparfaits et mauvaises brochures » (no 67) ; quant aux formats, les lots en regroupant parfois plusieurs (certains items n’en indiquent même aucun), il est difficile d’en donner une estimation fiable.
10 Lot no 68.
11 Un de 1745, un de 1748, un de 1749, trois de 1750, un de 1752, deux de 1753, deux de 1754. Rappelons que l’ouvrage le plus tardif de La Brède est de 1746.
12 Voir Genèse, « Les ouvrages absents du Catalogue manuscrit ».
13 Plusieurs n’avaient pas été identifiés dans les éditions précédentes, ou les identifications devaient être précisées ou corrigées.