Notio : adoxastôs

T1_Lacydes apud  Eusebius Caesariensis Preparatio Evangelica 14  7  9

οἱ δ’ ὑπολαβόντες τὰς προσβολὰς ἐκείνου αὐτοί γε ᾤοντο ὑπ’ αὐτοῦ παίζεσθαι, ἐπεὶ σοφῷ γε ὄντι δεδόχθαι τῷ Λακύδῃ εἶναι ἀδοξάστῳ ὥστε καὶ ἀμνημονεύτῳ· μνήμην γὰρ εἶναι δόξαν· ἔναγχος γοῦν τοῦ χρόνου ἔφασαν ἀκοῦσαι ταῦτα αὐτοῦ πρὸς τοὺς φίλους
Les esclaves répondent à ses attaques (sc. celles de Lacyde) car ils croyaient qu'il se moquait d'eux, comme s'il avait décidé, étant lui Lacyde un sage, d'être sans opinion afin d'être sans mémoire. Car le souvenir est une opinion. Du moins ils disaient qu'ils l'avaient entendu tenir ces propos à ses amis.
T4_Pyrrho apud  Eusebius Caesariensis Preparatio Evangelica 14  18  1

Ἀναγκαίως δ’ ἔχει πρὸ παντὸς διασκέψασθαι περὶ τῆς ἡμῶν αὐτῶν γνώσεως· εἰ γὰρ αὐτοὶ μηδὲν πεφύκαμεν γνωρίζειν, οὐδὲν ἔτι δεῖ περὶ τῶν ἄλλων σκοπεῖν. Ἐγένοντο μὲν οὖν καὶ τῶν πάλαι τινὲς οἱ ἀφέντες τήνδε τὴν φωνήν, οἷς ἀντείρηκεν Ἀριστοτέλης. Ἴσχυσε μέντοι τοιαῦτα λέγων καὶ Πύρρων ὁ Ἠλεῖος. Ἀλλ’ αὐτὸς μὲν οὐδὲν ἐν γραφῇ καταλέλοιπεν.Ὁ δέ γε μαθητὴς αὐτοῦ Τίμων φησὶ δεῖν τὸν μέλλοντα εὐδαιμονήσειν εἰς τρία ταῦτα βλέπειν· πρῶτον μὲν ὁποῖα πέφυκε τὰ πράγματα, δεύτερον δὲ τίνα χρὴ τρόπον ἡμᾶς πρὸς αὐτὰ διακεῖσθαι, τελευταῖον δὲ τί περιέσται τοῖς οὕτως ἔχουσι. Τὰ μὲν οὖν πράγματά φησιν αὐτὸν ἀποφαίνειν ἐπ’ ἴσης ἀδιάφορα καὶ ἀστάθμητα καὶ ἀνεπίκριτα· διὰ τοῦτο μήτε τὰς αἰσθήσεις ἡμῶν μήτε τὰς δόξας ἀληθεύειν ἢ ψεύδεσθαι. Διὰ τοῦτο οὖν μηδὲ πιστεύειν αὐταῖς δεῖν, ἀλλ’ ἀδοξάστους καὶ ἀκλινεῖς καὶ ἀκραδάντους εἶναι, περὶ ἑνὸς ἑκάστου λέγοντας, ὅτι οὐ μᾶλλον ἔστιν ἢ οὐκ ἔστιν, ἢ καὶ ἔστι καὶ οὐκ ἔστιν, ἢ οὔτε ἔστιν, οὔτ’ οὐκ ἔστιν. Τοῖς μέντοι γε διακειμένοις οὕτω περιέσεσθαι Τίμων φησὶ πρῶτον μὲν ἀφασίαν, ἔπειτα δ’ ἀταραξίαν , Αἰνησίδημος δὲ ἡδονήν.
Avant toute chose, il est nécessaire d’examiner attentivement notre propre connaissance, car si au contraire par nature nous ne connaissons rien, alors il ne sert à rien de faire des recherches sur les autres choses. Or, effectivement chez les Anciens aussi certains l’ont affirmé, contre lesquels Aristote a produit une réfutation. Pyrrhon d’Élis a lui aussi tenu avec force de tels propos : quant à lui, il n’a laissé aucun écrit, en revanche son disciple Timon dit que celui qui veut être heureux doit avoir en vue les trois choses suivantes : premièrement, quelle est la nature des choses, deuxièmement, quelle doit être notre disposition vis-à-vis d’elles, enfin que résulte-t-il pour ceux qui ont adopté une telle disposition. Il dit que Pyrrhon révélait qu’en ce qui concerne les choses, celles-ci sont également indifférenciées, instables et indéterminées, et que par conséquent ni nos sensations, ni nos opinions ne disent la vérité ni ne nous trompent. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas leur accorder notre confiance, mais être sans opinion, sans inclination, inébranlables, et dire de chaque chose pas davantage « elle est » que « elle n’est pas », ou « à la fois elle est et elle n’est pas », ou « elle n'est pas et elle n’est pas n’est pas ».Pour ceux qui se sont disposés de cette façon, Timon dit qu’il en résultera d’abord l’aphasie, ensuite l’ataraxie et pour Énésidème le plaisir.
T10_Aenesidemus apud  Eusebius Caesariensis Preparatio Evangelica 14  18  11

ὁπόταν γε μὴν Αἰνησίδημος ἐν τῇ Ὑποτυπώσει τοὺς ἐννέα διεξίῃ τρόπους (κατὰ τοσούτους γὰρ ἀποφαίνειν ἄδηλα τὰ πράγματα πεπείραται), πότερον αὐτὸν φῶμεν εἰδότα λέγειν αὐτοὺς ἢ ἀγνοοῦντα; φησὶ γὰρ ὅτι τὰ ζῷα διαφέρει καὶ ἡμεῖς αὐτοὶ καὶ αἱ πόλεις καὶ οἱ βίοι καὶ τὰ ἔθη καὶ οἱ νόμοι· καὶ τὰς αἰσθήσεις δέ φησιν ἡμῶν ἀσθενεῖς  εἶναι καὶ πολλὰ τὰ ἔξωθεν λυμαινόμενα τὴν γνῶσιν, ἀποστήματα καὶ μεγέθη καὶ κινήσεις· ἔτι δὲ τὸ μὴ ὁμοίως διακεῖσθαι νέους καὶ πρεσβυτέρους καὶ ἐγρηγορότας καὶ κοιμωμένους καὶ ὑγιαίνοντας καὶ νοσοῦντας· οὐδενός τε ἡμᾶς ἁπλοῦ καὶ ἀκραιφνοῦς ἀντιλαμβάνεσθαι· πάντα γὰρ εἶναι συγκεχυμένα καὶ πρός τι λεγόμενα. ταῦτα δή, φημί, καὶ τὰ τοιαῦτα κομψολογοῦντα αὐτὸν ἡδέως ἄν τις ἤρετο, πότερον εὖ εἰδὼς λέγοι διότι τὰ πράγματα τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον ἢ ἀγνοῶν· εἰ μὲν γὰρ οὐκ ᾔδει, πῶς ἂν ἡμεῖς αὐτῷ πιστεύοιμεν; εἰ δ’ ἐγίνωσκε, κομιδῇ τις ἦν ἠλίθιος ἅμα μὲν ἄδηλα πάντα ἀποφαινόμενος,   ἅμα δὲ τοσαῦτα λέγων εἰδέναι. καὶ μὴν ὁπότε γε τὰ τοιαῦτα διεξίοιεν, οὐδὲν ἀλλ’ ἢ ἐπαγωγήν τινα λέγουσι, δεικνύντες ὁποῖ’ ἄττα εἴη τὰ φαινόμενα καὶ τὰ καθ’ ἕκαστα· τὸ δὲ τοιοῦτο καὶ ἔστι καὶ λέγεται πίστις. εἰ μὲν οὖν αὐτῇ συγκατατίθενται, δῆλον ὅτι δοξάζουσιν· εἰ δ’ οὐ πιστεύουσιν, οὐδ’ ἂν  ἡμεῖς προσέχειν αὐτοῖς βουληθείημεν
Maintenant, quand Enésidème, dans son Esquisse, expose les neuf tropes – il lui en faut ce nombre pour essayer de démontrer que les choses sont cachées - , dirons-nous qu’il en parle en connaissance de cause ou par ignorance ? Il dit qu’il y a des différences parmi les vivants, parmi nous-mêmes, dans les cités, les vies, les mœurs, les lois ; il dit que nos sens sont faibles et que bien des causes extérieures détruisent la connaissance, distances, grandeurs, mouvements, que les dispositions ne sont pas les mêmes dans la jeunesse et la vieillesse, la veille et le sommeil, la santé et la maladie ; que nous ne percevons rien de simple et de pur ; car tout ce qu’on dit ne l’est que relativement et confusément. Devant ces subtilités, dis-je, et d'autres du même genre, on se plairait à demander si on prête aux choses un tel mode en connaissance de cause ou par ignorance ; car s'il ne le savait pas, comment nous fierions-nous à lui? Et s'il avait la connaissance, il apparaîtrait complètement stupide à déclarer tout incertain dans le temps où il prétend le savoir. D'ailleurs, quand ils montrent tout cela, il ne s’agit de rien d’autre que d’une sorte d’induction, en montrant ce que sont les phénomènes, c’est-à-dire les cas particuliers ; or il s’agit là de ce qui est et de ce qu’on appelle la confiance ; donc s’ils donnent leur assentiment à la confiance, il est clair qu'ils opinent ; et s'ils n’ont pas confiance, nous leur refuserons notre attention nous leur refuserons notre attention