Notio : memoria

T1_Lacydes apud  Eusebius Caesariensis Preparatio Evangelica 14  7  9

οἱ δ’ ὑπολαβόντες τὰς προσβολὰς ἐκείνου αὐτοί γε ᾤοντο ὑπ’ αὐτοῦ παίζεσθαι, ἐπεὶ σοφῷ γε ὄντι δεδόχθαι τῷ Λακύδῃ εἶναι ἀδοξάστῳ ὥστε καὶ ἀμνημονεύτῳ· μνήμην γὰρ εἶναι δόξαν· ἔναγχος γοῦν τοῦ χρόνου ἔφασαν ἀκοῦσαι ταῦτα αὐτοῦ πρὸς τοὺς φίλους
Les esclaves répondent à ses attaques (sc. celles de Lacyde) car ils croyaient qu'il se moquait d'eux, comme s'il avait décidé, étant lui Lacyde un sage, d'être sans opinion afin d'être sans mémoire. Car le souvenir est une opinion. Du moins ils disaient qu'ils l'avaient entendu tenir ces propos à ses amis.
T5_Aenesidemus apud  Diogenius Laertius Vitae Philosophorum 9  6  78

Ἔστιν οὖν ὁ Πυρρώνειος λόγος μνήμη τις τῶν φαινομένων ἢ τῶν ὁπωσοῦν νοουμένων, καθ᾽ ἣν πάντα πᾶσι συμβάλλεται καὶ συγκρινόμενα πολλὴν ἀνωμαλίαν καὶ ταραχὴν ἔχοντα εὑρίσκεται, καθά φησιν Αἰνεσίδημος ἐν τῇ εἰς τὰ Πυρρώνεια ὑποτυπώσει. πρὸς δὲ τὰς ἐν ταῖς σκέψεσιν ἀντιθέσεις προαποδεικνύντες καθ᾽ οὓς τρόπους πείθει τὰ πράγματα, κατὰ τοὺς αὐτοὺς ἀνῄρουν τὴν περὶ αὐτῶν πίστιν: πείθειν γὰρ τά τε κατ᾽ αἴσθησιν συμφώνως ἔχοντα καὶ τὰ μηδέποτε ἢ σπανίως γοῦν μεταπίπτοντα τά τε συνήθη καὶ τὰ νόμοις διεσταλμένα καὶ τὰ τέρποντα καὶ τὰ θαυμαζόμενα. ἐδείκνυσαν οὖν ἀπὸ τῶν ἐναντίων τοῖς πείθουσιν ἴσας τὰς πιθανότητας. Αἱ δ᾽ ἀπορίαι κατὰ τὰς συμφωνίας τῶν φαινομένων ἢ νοουμένων, ἃς ἀπεδίδοσαν, ἦσαν κατὰ δέκα τρόπους, καθ᾽ οὓς τὰ ὑποκείμενα παραλλάττοντα ἐφαίνετο.
Le discours pyrrhonien est donc une forme de rappel de ce qui apparaît, ou de ce qui est pensé d’une façon ou d’une autre, mention dans laquelle tout est confronté à tout, et se révèle par cette comparaison comme rempli d’irrégularité et d’embrouillamini, comme le dit Enésidème dans son Esquisse introductive au pyrrhonisme. Pour élaborer les oppositions qui se révèlent dans les recherches, ils commençaient par exposer les modes selon lesquels les choses nous paraissent plausibles, puis, selon les mêmes modes, ils abolissaient notre persuasion à leur sujet : ce qui est plausible en effet, selon eux, ce sont les données de la sensation quand elles sont en concordance, les choses qui ne changent jamais, ou du moins rarement, les choses familières, les choses instituées par les lois et les coutumes, [celles qui] plaisent, celles qui nous étonnent. Ils montraient donc, en prenant appui sur ce qui s’oppose à ce qui nous persuade, que les plausibilités sont égales de part et d’autre. Les apories qu’ils ont exposées, et qui affectent les concordances dans ce qui apparaît ou dans ce qui est pensé, se répartissaient en dix tropes, selon lesquels les objets se manifestent avec des écarts.