Notio : pithanon

T1_Carneades apud  Sextus Empiricus Adversus Mathematicos_VII_XI 7  4  179

καὶ ὃν τρόπον τινὲς τῶν ἰατρῶν τὸν κατ’ ἀλήθειαν πυρέσσοντα οὐκ ἐξ ἑνὸς λαμβάνουσι συμπτώματος, καθάπερ σφυγμοῦ σφοδρότητος ἢ δαψιλοῦς θερμασίας, ἀλλ’ ἐκ συνδρομῆς, οἷον θερμασίας ἅμα καὶ σφυγμοῦ καὶ ἑλκώδους ἁφῆς καὶ ἐρυθήματος καὶ δίψους καὶ τῶν ἀνάλογον, οὕτω καὶ ὁ Ἀκαδημαϊκὸς τῇ συνδρομῇ τῶν φαντασιῶν ποιεῖται τὴν κρίσιν τῆς ἀληθείας, μηδεμιᾶς τε τῶν ἐν τῇ συνδρομῇ φαντασιῶν περισπώσης αὐτὸν ὡς ψευδοῦς λέγει ἀληθὲς εἶναι τὸ προσπίπτον
De la même façon que certains médecins ne concluent pas à un véritable cas de fièvre à partir d'un seul symptôme, comme l'agitation du pouls ou la forte température, mais d'un concours (sc. de symptomes), par exemple de la température en même temps que du pouls et de douleurs qui apparaissent au toucher, des rougeurs, de la soif, et d'autres symptômes semblables, de même l'Académicien juge de la vérité par le concours des impressions, et lorsqu'aucune des impressions dans ce concours ne l'ébranle comme étant fausse il dit que ce qui le touche est vrai.
T2_Carneades apud  Sextus Empiricus Adversus Mathematicos_VII_XI 7  5  182

ἐπὶ δὲ τῆς κατὰ τὴν περιωδευμένην συνδρομῆς ἑκάστην τῶν ἐν τῇ συνδρομῇ ἐπιστατικῶς δοκιμάζομεν, ὁποῖόν τι γίνεται καὶ ἐν ταῖς ἐκκλησίαις, ὅταν ὁ δῆμος ἕκαστον τῶν μελλόντων ἄρχειν ἢ δικάζειν ἐξετάζῃ εἰ ἄξιός ἐστι τοῦ πιστευθῆναι τὴν ἀρχὴν 〈ἢ〉 τὴν κρίσιν. οἷον ὄντων κατὰ τὸν τῆς κρίσεως τόπον τοῦ τε κρίνοντος καὶ τοῦ κρινομένου καὶ τοῦ δι’ οὗ ἡ κρίσις, ἀποστήματός τε καὶ διαστήματος, τόπου χρόνου τρόπου διαθέσεως ἐνεργείας, ἕκαστον τῶν τοιούτων ὁποῖόν ἐστι φυλοκρινοῦμεν, τὸ μὲν κρῖνον, μὴ ἡ ὄψις ἤμβλυται (τοιαύτη γὰρ οὖσα ἄθετός ἐστι πρὸς τὴν κρίσιν), τὸ δὲ κρινόμενον, μὴ μικρὸν ἄγαν καθέστηκε, τὸ δὲ δι’ οὗ ἡ κρίσις, μὴ ὁ ἀὴρ ζοφερὸς ὑπάρχει, τὸ δὲ ἀπόστημα, μὴ μέγα λίαν ὑπόκειται, τὸ δὲ διάστημα, μὴ συγκέχυται, τὸν δὲ τόπον, μὴ ἀχανής ἐστι, τὸν δὲ χρόνον, μὴ ταχύς ἐστι, τὴν δὲ διάθεσιν, μὴ μανιώδης θεωρεῖται, τὴν δὲ ἐνέργειαν, μὴ ἀπρόσδεκτός ἐστιν.
En ce qui concerne le concours d’impressions, pour celle qui est examinée en détail, nous examinons soigneusement chacune d’elles dans ce concours, comme ce qui se fait pour les assemblées, lorsque le peuple examine si chacun des prétendants pour commander ou juger mérite qu’on lui fasse confiance pour exercer la charge exécutive ou judiciaire. Par exemple, comme il y a le sujet et l’objet du jugement, le milieu par l’intermédiaire duquel le jugement se fait, la distance et l’intervalle, le lieu, le temps, la manière, la disposition, la puissance, nous examinons précisément leurs caractéristiques : le sujet du jugement, pour savoir si sa vue n’est pas diminuée (car si c’était le cas, elle serait inappropriée pour le jugement), l’objet jugé, pour savoir s’il n’est pas trop petit, le milieu dans lequel le jugement se fait, pour savoir si l’air n’y est pas trop sombre, la distance, si elle n’est pas trop grande, l’intervalle, s’il n’est pas raccourci, le lieu, s’il n’est pas trop vaste ; le temps, s’il n’est pas trop court, la disposition, si elle n’apparaissait pas être celle d’un fou, l’activité, si elle n’est pas inadmissible.
F7_Aenesidemus apud  Sextus Empiricus Adversus Mathematicos_VII_XI 8  2  51

Τί οὖν; τὸ πεῖθον ἡμᾶς, τὸ πιθανὸν ῥητέον ἀληθές, ὁποίαν ποτὲ ἂν ἔχῃ οὐσίαν, εἴτε αἰσθητὴν εἴτε νοητὴν εἴτε τὸ συναμφότερον, αἰσθητὴν ἅμα καὶ νοητήν;ἀλλὰ καὶ τοῦτο τῶν ἀπόρων. εἰ γὰρ τὸ πιθανὸν ἀληθές ἐστιν, ἐπεὶ οὐ τὸ αὐτὸ πάντας πείθει οὐδὲ διὰ παντὸς τοὺς αὐτούς, δώσομεν τὸ αὐτὸ καὶ ὑπάρχειν καὶ μὴ ὑπάρχειν καὶ τὸ αὐτὸ ἀληθὲς ἅμα εἶναι καὶ ψεῦδος˙ ᾗ μὲν γὰρ πείθει τινάς, ἀληθὲς ἔσται καὶ ὑπάρχον, ᾗ δὲ ἑτέρους οὐ πείθει, ψεῦδος καὶ ἀνύπαρκτον. ἀδύνατον δέ γε τὸ αὐτὸ καὶ εἶναι καὶ μὴ εἶναι, ἀληθές τε ὑπάρχειν καὶ ψεῦδος˙ τοίνυν οὐδὲ τὸ πιθανόν ἐστιν ἀληθές. ἐκτὸς εἰ μή τι τὸ πολλοὺς πεῖθον, τοῦτ' ἐροῦμεν ἀληθές˙ τὸ γοῦν μέλι πολλοὺς μὲν πεῖθον ὑγιαίνοντας ὡς γλυκύ, καὶ ἕνα μὴ πεῖθον ἰκτερικόν, ἀληθῶς λέγομεν γλυκύ. ὅπερ ἦν ληρῶδες. ὅταν γὰρ περὶ ἀληθείας σκεπτώμεθα, τότε οὐκ εἰς τὸ πλῆθος τῶν συμφωνούντων δεῖ ἀποβλέπειν ἀλλ' εἰς τὰς διαθέσεις. μιᾷ δὲ διαθέσει κέχρηται ὁ νοσῶν καὶ μιᾷ κατασκευῇ πάντες οἱ ὑγιαίνοντες. οὐ μᾶλλον οὖν τῇδε τῇ διαθέσει ἢ τῇδε πιστευτέον ἐστίν, ἐπεὶ ἀναστρόφως ὑποτεθέντος τοῦ πολλοὺς πικράζεσθαι ὑπὸ τοῦ μέλιτος οἷον πυρέσσοντας, ἕνα δὲ γλυκάζεσθαι τὸν ὑγιαίνοντα, πάντως ἀκολουθήσει πικρὸν λέγειν τὸ μέλι˙ ὅπερ ἄτοπον. τοίνυν ὡς ἐνθάδε παρέντες τὴν κατὰ τὸ πλῆθος μαρτυρίαν οὐδὲν ἧσσον γλυκύ φαμεν τὸ μέλι, οὕτω καὶ ὅταν πολλοὶ γλυκάζωνται, εἷς δὲ πικράζηται, παρέντες τὸ διὰ τὸ πλῆθος τῶν οὕτω πασχόντων γλυκὺ καλεῖν τὸ μέλι, ἄλλως τἀληθὲς ἐξετάζωμεν.
Qu'est-ce à dire ? Ce qui nous persuade, le plausible doit-il être dit vrai, quelle que soit sa nature, qu'il soit sensible, intelligible ou les deux à la fois, sensible et intelligible ?Mais chacune de ces options est une aporie. En effet, si le plausible est vrai, puisque ce n'est pas la même chose qui persuade tout le monde, ni toujours les mêmes personnes, nous devrions dire que la même chose existe et n'existe pas, et que la même chose à la fois est vraie et fausse ; car en tant qu'elle en persuade certains, elle est vraie et elle existe, et en tant qu'elle n'en persuade pas d'autres, elle est fausse et inexistante. Mais il est impossible que la même chose soit et ne soit pas, qu'elle soit vraie et fausse. Donc le plausible n'est pas vrai. A moins que ce qui persuade le grand nombre, c'est cela que nous appelons le vrai. Certes, du miel, qui persuade un grand nombre de gens en bonne santé qu'il est sucré et qui n'en persuade pas la personne qui souffre d'un ictère, nous disons en vérité qu'il est sucré. Mais c'est idiot. Car puisque notre recherche porte sur la vérité, alors il ne faut pas prendre en considération le nombre de ceux qui tombent d'accord, mais les dispositions. Le malade est dans une seule disposition et tous ceux qui sont en bonne santé dans un seul état. Or, telle disposition n'est pas davantage fiable que telle autre ; puisque si nous faisons l'hypothèse contraire, que le miel soit amer pour de nombreuses personnes, par exemple parce qu'elles sont fiévreuses, mais que pour une seule personne, en bonne santé, il soit sucré, il s'ensuivrait assurément que nous disions que le miel est amer, ce qui précisément est absurde. Donc de même que, comme tout à l'heure, outrepassant le témoignage du nombre, nous ne disions pas moins que le miel est sucré, de même lorsque pour un grand nombre il est sucré, mais pour une personne amer, nous renonçons de dire qu'il est sucré pour la raison du nombre de personne qui le ressentent comme sucré, et examinons la vérité d'une autre manière.
T3_Carneades apud  Cicero Academica 2  32  104

Quae cum exposuisset, adiungit dupliciter dici adsensus sustinere sapientem, uno modo cum hoc intellegatur, omnino eum rei nulli adsentiri, altero cum se a respondendo ut aut adprobet quid aut inprobet sustineat, ut neque neget aliquid neque aiat. Id cum ita sit, alterum placere ut numquam adsentiatur, alterum tenere ut sequens probabilitatem, ubicumque haec aut occurrat aut deficiat, aut 'etiam' aut 'non' respondere possit. †nec ut† placeat eum qui de omnibus rebus contineat se ab adsentiendo moveri tamen et agere aliquid, reliquit eius modi visa quibus ad actionem excitemur, item ea quae interrogati in utramque partem respondere possimus sequentes tantum modo quod ita visum sit, dum sine adsensu; neque tamen omnia eius modi visa adprobari sed ea quae nulla re inpedirentur.
Après avoir exposé cela, Clitomaque ajoute que l'on peut dire en deux sens que « le sage suspend son assentiment ». Selon le premier sens, il faut comprendre que le sage ne donne son assentiment absolument à rien. Selon le second sens, il s'abstient de donner une réponse qui fasse qu'il approuve ou désapprouve quoi que ce soit, de sorte qu'il ne nie ni n’affirme rien. Puisqu’il en est ainsi, il accepte d'un côté le premier sens de sorte qu'il ne donne jamais son assentiment, de l'autre, il maintient le second sens de sorte qu'il suit ce qui est plausible, et lorsque celui-ci se présente, ou au contraire lorsqu'il manque, il peut répondre "oui" ou "non". Puisqu'il pense que celui qui, à toutes choses, s'abstient de donner son assentiment se meut pourtant et agit, il accepte ces impressions qui nous poussent à agir, ainsi que, lorsque nous sommes interrogés, les réponses que nous pouvons donner pour ou contre quelque chose en suivant seulement les impressions, sans pourtant donner notre assentiment. Cependant ce ne sont pas toutes les impressions de ce genre qui sont approuvées, mais celles qui ne sont empêchées par rien.