Notio : quartus modus

T7_Aenesidemus apud  Sextus Empiricus Pyrrhoniae hypotyposes 1  14  102

εἰ δέ τις λέγει ὅτι χυμῶν τινων παραπλοκὴ ἀνοικείους φαντασίας ἐκ τῶν ὑποκειμένων ποιεῖ τοῖς παρὰ φύσιν ἔχουσιν, λεκτέον ὅτι ἐπεὶ καὶ οἱ ὑγιαίνοντες χυμοὺς ἔχουσιν ἀνακεκραμένους, δύνανται οὗτοι τὰ ἐκτὸς ὑποκείμενα, τοιαῦτα ὄντα τῇ φύσει ὁποῖα φαίνεται τοῖς παρὰ φύσιν ἔχειν λεγομένοις, ἑτεροῖα φαίνεσθαι ποιεῖν τοῖς ὑγιαίνουσιν. τὸ γὰρ ἐκείνοις μὲν τοῖς χυμοῖς μεταβλητικὴν τῶν ὑποκειμένων διδόναι δύναμιν, τούτοις δὲ μή, πλασματικόν ἐστιν, ἐπεὶ καὶ ὥσπερ οἱ ὑγιαίνοντες κατὰ φύσιν μὲν τὴν τῶν ὑγιαινόντων ἔχουσι, παρὰ φύσιν δὲ τὴν τῶν νοσούντων, οὕτω καὶ οἱ νοσοῦντες παρὰ φύσιν μὲν ἔχουσι τὴν τῶν ὑγιαινόντων, κατὰ φύσιν δὲ τὴν τῶν νοσούντων, ὥστε κἀκείνοις πρός τι κατὰ φύσιν ἔχουσι πιστευτέον.
Et s’il on dit que c’est la combinaison de certaines humeurs qui produit des impressions inappropriées venant des objets réels chez ceux qui sont dans un état contraire à la nature, il faut répondre que les gens bien portant ayant eux aussi des humeurs mélangées, ces humeurs peuvent faire apparaître à ceux qu’on dit dans un état contraire à la nature les objets extérieurs tels qu’ils sont par nature, et différents à ceux qui sont bien portants. Car attribuer la faculté de changer les objets réels à telles humeurs et pas à telles autres est fictif, puisque aussi bien les gens bien portants sont dans la disposition naturelle des bien portants et dans la disposition contraire à la nature des malades, de même que les malades sont dans l’état contraire à la nature des bien portants et dans l’état naturel des malades, de sorte qu’eux aussi, qui sont dans un état naturel relatif, doivent emporter notre conviction
T6_Aenesidemus apud  Philo Alexandrinus De ebrietate   2  169

(...)καίτοι τί ταῦτά φαμεν; αὐτός τις εἷς ὢν ἕκαστος ἐφ’ ἑαυτοῦ, τὸ παραδοξότατον, μυρίας μεταβολὰς καὶ τροπὰς δεχόμενος κατά τε σῶμα καὶ ψυχὴν τοτὲ μὲν αἱρεῖται, τοτὲ δ’ ἀποστρέ- φεται οὐδαμῶς μεταβάλλοντα, μένειν δ’ ἐπὶ τῆς αὐτῆς πεφυκότα κατασκευῆς · οὐ γὰρ τὰ αὐτὰ ὑγιαίνουσι καὶ νοσοῦσι προσπίπτειν φιλεῖ, οὐδὲ ἐγρηγορόσι καὶ κοιμωμένοις, οὐδὲ ἡβῶσι καὶ γεγηρακόσι· καὶ ἑστὼς μέντοι καὶ κινούμενός τις ἑτέρας ἔλαβε φαντασίας, καὶ θαρρῶν καὶ δεδιὼς ἔμπαλιν, ἔτι μέντοι λυπούμενός τε καὶ χαίρων, καὶ φιλῶν καὶ τοὐναντίον μισῶν. καὶ τί δεῖ μακρηγοροῦντα περὶ τούτων ἐνοχλεῖν; συνελόντι γὰρ φράσαι πᾶσα ἡ σώματος καὶ ψυχῆς κατὰ φύσιν τε αὖ καὶ παρὰ φύσιν κίνησις αἰτία τῆς περὶ τὰ φαινόμενα ἀστάτου φορᾶς γίνεται μαχόμενα καὶ ἀσύμφωνα προσβαλλούσης ὀνείρατα
(...)Mais à quoi bon dire tout cela ? chaque individu pris en particulier subit, de façon très paradoxale, dans son corps et dans son âme, d'innombrables changements et variations, tantôt choisit librement et tantôt rejette des choses, qui, elles ne changent pas, mais sont faites pour demeurer dans la même constitution.Car les mêmes impressions n'atteignent pas les bien-portants et les malades, les éveillés et les dormeurs, les jeunes et les malades, les éveillés et les dormeurs, les jeunes et les vieux. Un même homme voit des aspects différents suivant qu'il est immobile ou en mouvement, confiant ou craintif, triste ou joyeux, suivant qu'il aime, ou, au contraire, déteste.Mais pourquoi prolonger sur ce point un discours fastidieux ? En un mot, l'ensemble des mouvements de notre corps et de notre âme, conformes ou non à la nature, est la cause de l'agitation capricieuse des apparences qui projette des songes contradictoires et discordants.
T9_Aenesidemus apud  Diogenius Laertius Vitae Philosophorum 9  7  82

Τέταρτος ὁ παρὰ τὰς διαθέσεις καὶ κοινῶς παραλλαγάς, οἷον ὑγίειαν, νόσον, ὕπνον, ἐγρήγορσιν, χαράν, λύπην, νεότητα, γῆρας, θάρσος, φόβον, ἔνδειαν, πλήρωσιν, μῖσος, φιλίαν, θερμασίαν, ψύξιν: παρὰ τὸ πνεῖν, παρὰ τὸ πιεσθῆναι τοὺς πόρους. ἀλλοῖα οὖν φαίνεται τὰ προσπίπτοντα παρὰ τὰς ποιὰς διαθέσεις. οὐδὲ γὰρ οἱ μαινόμενοι παρὰ φύσιν ἔχουσι: τί γὰρ μᾶλλον ἐκεῖνοι ἢ ἡμεῖς; καὶ γὰρ ἡμεῖς τὸν ἥλιον ὡς ἑστῶτα βλέπομεν. Θέων δ᾽ ὁ Τιθοραιεὺς ὁ στωικὸς κοιμώμενος περιεπάτει ἐν τῷ ὕπνῳ καὶ Περικλέους δοῦλος ἐπ᾽ ἄκρου τοῦ τέγους.
Le quatrième est celui qui prend appui sur les dispositions et plus généralement sur les écarts, par exemple santé et maladie, sommeil et veille, joie et peine, jeunesse et vieillesse, hardiesse et crainte, manque et plénitude, haine et amour, échauffement et refroidissement, selon aussi que l'on respire facilement ou que les canaux respiratoires sont obstrués. Les impressions qui surviennent paraissent donc différentes selon que les dispositions du sujet sont telles ou telles. Il n'y a même pas lieu d'objecter que les fous sont dans un état contre nature : car pourquoi davantage eux que nous ? Nous-mêmes, en effet, nous voyons le soleil comme immobile. Le Stoïcien Théonde Tithoréa se promenait endormi, pendant son sommeil, et l'esclave de Périclès marchait sur le bord du toit.