οὐκοῦν ὁ περὶ πάντων ἐπέχων τῶν κατὰ
δόξαν τελειοτάτην καρποῦται τὴν εὐδαιμονίαν, ἐν δὲ τοῖς ἀκουσίοις καὶ ἀλόγοις κινήμασι ταράττεται μέν
(οὐ γὰρ ἀπὸ δρυός ἐστι παλαιφάτου, οὐδ’ ἀπὸ
πέτρης, ἀλλ’ ἀνδρῶν γένος ἦεν), μετριοπαθῶς δὲ διατίθεται. ὅθεν καὶ καταφρονεῖν ἀναγκαῖον τῶν
εἰς ἀνενεργησίαν αὐτὸν περικλείεσθαι νομιζόντων ἢ εἰς ἀπέμφασιν, καὶ εἰς
ἀνενεργησίαν μέν, ὅτι τοῦ βίου παντὸς
ἐν αἱρέσεσι καὶ φυγαῖς ὄντος ὁ μήτε αἱρούμενός τι μήτε φύγων δυνάμει τὸν
βίον ἀρνεῖται καί τινος φυτοῦ τρόπον
ἐπεῖχεν, εἰς ἀπέμφασιν δέ, ὅτι ὑπὸ τυράννω ποτὲ γενόμενος καὶ τῶν ἀρρήτων τι
ποιεῖν ἀναγκαζόμενος ἢ οὐχ ὑπομενεῖ τὸ προσταττόμενον, ἀλλ’ ἑκούσιον ἑλεῖται
θάνατον, ἢ φεύγων τὰς βασάνους ποιήσει τὸ κελευόμενον, οὕτω τε οὐκέτι
ἀφυγὴς καὶ ἀναίρετος ἔσται
κατὰ τὸν Τίμωνα, ἀλλὰ τὸ μὲν ἑλεῖται, τοῦ δ’
ἀποστήσεται, ὅπερ ἦν τῶν μετὰ πείσματος κατειληφότων τὸ φευκτόν τι εἶναι καὶ αἱρετόν. ταῦτα δὴ λέγοντες οὐ
συνιᾶσιν, ὅτι κατὰ μὲν τὸν φιλόσοφον λόγον οὐ βιοῖ ὁ σκεπτικός (ἀνενέργητος
γάρ ἐστιν ὅσον ἐπὶ τούτῳ), κατὰ δὲ τὴν ἀφιλόσοφον τήρησιν δύναται τὰ μὲν
αἱρεῖσθαι, τὰ δὲ φεύγειν. ἀναγκαζόμενός
τε ὑπὸ τυράννου τι τῶν ἀπηγορευμένων πράττειν, τῇ κατὰ τοὺς πατρίους νόμους
καὶ τὰ ἔθη προλήψει τυχὸν τὸ μὲν ἑλεῖται, τὸ δὲ φεύξεται· καὶ ῥᾷόν γε οἴσει
τὸ σκληρὸν παρὰ τὸν ἀπὸ τῶν δογμάτων, ὅτι οὐδὲν ἔξωθεν τούτων προσδοξάζει καθάπερ ἐκεῖνος.
Donc celui qui suspend [son jugement]
sur tout ce qui dépend de l’opinion jouit d’un bonheur parfait, et même s’il est troublé dans ses sentiments
involontaires et irrationnels car « il n’est pas fils d’un chêne ou
d’une pierre, mais il était du genre humain » , il est affecté avec modération. Pour cette
raison il faut aussi mépriser ceux qui pensent que le sceptique est réduit à
l’inaction ou à la contradiction. À l’inaction, au prétexte que, la vie tout
entière consistant dans des choix et des refus, celui qui ne choisit ni ne
fuit rien refuse en puissance la vie et gît là comme une plante. À la contradiction, parce que,
une fois sous le pouvoir d’un tyran et contraint de faire quelque chose
d’indicible, soit il n’accepte pas l’ordre et choisit volontairement la
mort, soit fuyant les souffrances, il fera ce qu’on lui ordonne et ainsi ne
sera pas
« privé de choix et de refus » comme le dit Timon,
mais choisira une chose et s’éloignera de l’autre, ce qui serait du ressort
de ceux qui saisissent avec confiance qu’il y a quelque chose à
fuir et quelque chose à choisir.
Mais lorsqu’ils disent cela, ils ne comprennent pas que le sceptique ne vit
pas suivant un raisonnement philosophique (le sceptique est inactif, en
effet, en ce qui concerne ce dernier), mais suivant l’observation non
philosophique, il peut choisir certaines choses et en fuir
d’autres. Donc s’il est contraint
par un tyran à faire quelque chose de défendu, il choisira au cas par cas
une chose et en fuira une autre selon la préconception des lois nationales
et des coutumes. Et il supportera plus facilement la dureté que les autres
dogmatiques parce que, par rapport aux dogmatiques, il n’ajoute rien d’extérieur à ces questions.