Sextus Empiricus
Adversus Mathematicos_VII_XI

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ἐπὶ γὰρ τῶν ὁμοίων μὲν κατὰ μορφήν, διαφερόντων δὲ κατὰ τὸ ὑποκείμενον, ἀμήχανόν ἐστι διορίζειν τὴν καταληπτικὴν φαντασίαν ἀπὸ τῆς ψευδοῦς καὶ ἀκαταλήπτου˙ οἷον δυεῖν ᾠῶν ἄκρως ἀλλήλοις ὁμοίων ἐναλλὰξ τῷ Στωικῷ δίδωμι πρὸς διάκρισιν, εἰ ἐπιβαλὼν ὁ σοφὸς ἰσχύσει λέγειν ἀδιαπτώτως, πότερον ἕν ἐστι τὸ δεικνύμενον ᾠὸν ἢ ἄλλο καὶ ἄλλο. ὁ δ' αὐτὸς λόγος ἐστὶ καὶ ἐπὶ διδύμων˙ λήψεται γὰρ ψευδῆ φαντασίαν ὁ σπουδαῖος καὶ ὡς ἀπὸ ὑπάρχοντος καὶ κατ' αὐτὸ τὸ ὑπάρχον ἐναπομεμαγμένην καὶ ἐναπεσφραγισμένην ἔχων τὴν φαντασίαν, ἐὰν ἀπὸ Κάστορος ὡς ἀπὸ Πολυδεύκους φαντασιωθῇ.
En effet, pour les choses semblables par la forme mais qui sont objectivement différentes, il est impossible de distinguer l'impression compréhensive de l'impression fausse et non compréhensive : par exemple, si je donne à un Stoïcien pour qu'il les distingue, successivement deux œufs parfaitement semblables entre eux, le sage pourra-t-il dire infailliblement, en fixant toute son attention, si l’œuf qu'on lui montre est le même, ou à chaque fois un autre ?Le même argument vaut pour les jumeaux, car l'homme vertueux recevra une impression fausse, bien qu'ayant une impression imprimée et scellée à partir d’un objet réel exactement tel qu’il est, s'il reçoit l'impression de Castor comme si elle provenait de Pollux.
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