οἱ δὲ περὶ τὸν
Αἰνησίδημον καθ’ Ἡράκλειτον
καὶ τὸν Ἐπίκουρον ἐπὶ τὰ αἰσθητὰ κοινῶς κατενεχθέντες
ἐν εἴδει διέστησαν. οἱ μὲν γὰρ περὶ τὸν Αἰνησίδημον
λέγουσί τινα τῶν φαινομένων διαφοράν, καὶ φασὶ τούτων τὰ μὲν
κοινῶς
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φαίνεσθαι τὰ δὲ ἰδίως τινί, ὧν
ἀληθῆ μὲν εἶναι τὰ κοινῶς πᾶσι φαινόμενα, ψευδῆ δὲ τὰ μὴ τοιαῦτα· ὅθεν
καὶ ἀληθὲς φερωνύμως εἰρῆσθαι τὸ μὴ λῆθον τὴν κοινὴν γνώμην.
ὁ δὲ Ἐπίκουρος τὰ μὲν αἰσθητὰ πάντα ἔλεγεν ἀληθῆ καὶ
ὄντα. οὐ διήνεγκε γὰρ ἀληθὲς εἶναί τι λέγειν ἢ ὑπάρχον· ἔνθεν καὶ ὑπογράφων
τἀληθὲς καὶ ψεῦδος “ἔστι” φησὶν “ἀληθὲς τὸ οὕτως ἔχον ὡς λέγεται
ἔχειν”, καὶ “ψεῦδός ἐστι” φησὶ “τὸ οὐχ οὕτως ἔχον ὡς
λέγεται ἔχειν”. τήν τε αἴσθησιν ἀντιληπτικὴν οὖσαν τῶν
ὑποπιπτόντων αὐτῇ, καὶ μήτε ἀφαιροῦσάν τι μήτε προστιθεῖσαν μήτε
μετατιθεῖσαν τῷ ἄλογον εἶναι, διὰ παντός τε ἀληθεύειν καὶ οὕτω τὸ ὂν
λαμβάνειν ὡς εἶχε φύσεως αὐτὸ ἐκεῖνο. πάντων δὲ τῶν αἰσθητῶν ἀληθῶν ὄντων,
τὰ δοξαστὰ διαφέρειν, καὶ τὰ μὲν αὐτῶν εἶναι ἀληθῆ τὰ δὲ ψευδῆ, καθὼς πρότερον ἐδείξαμεν.
Énésidème suivant Héraclite et
Épicure, même s’ils arrivent à des conclusions
communes à propos des sensibles, diffèrent sur des points spécifiques. En
effet, Énésidème affirme qu'il y a une différence entre
les phénomènes, et dit que parmi les phénomènes, certains apparaissent de
façon commune, et d'autres en particulier à quelqu'un ; parmi eux, sont
vrais les phénomènes qui apparaissent à tous de façon commune, mais sont
faux ceux qui ne sont pas comme cela. De là vient aussi que ce qui n'est pas
caché (τὸ μὴ λῆθον) au sens commun est
dit, avec un nom significatif, vrai (ἀληθὲς).
Épicure, en revanche, a dit que tous les sensibles sont
vrais et existants. En effet, il ne fait pas de différence entre dire qu'une
chose est vraie ou qu'elle est existante : c'est pourquoi aussi lorsqu'il
décrit le vrai et le faux il dit : « est vrai ce qui est tel qu'il
est dit être » et « est faux ce qui n'est pas tel qu'il
est dit être ». En outre, [il dit que] comme la sensation est
propre à recevoir ce qui vient à sa rencontre et n'enlève ni n'ajoute ni ne
change quoi que ce soit du fait qu'elle est sans raison, elle dit toujours
vrai et saisit ce qui est tel qu'il est lui-même par nature. En revanche,
les objets d'opinions diffèrent des sensibles qui sont toujours vrais, et
parmi eux certains sont vrais, d'autres faux, comme nous l'avons montré au début.