Ὁ δὲ Αἰνησίδημος
ἐν τῷ τετάρτῳ τῶν Πυρρωνείων λόγων εἰς τὴν αὐτὴν ὑπόθεσιν καὶ
ἀπὸ τῆς αὐτῆς σχεδὸν δυνάμεως λόγον ἐρωτᾷ τοιοῦτον· “εἰ τὰ φαινόμενα
πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται καὶ τὰ σημεῖά ἐστι
φαινόμενα, τὰ σημεῖα πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται.
οὐχὶ δέ γε τὰ σημεῖα πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται·
τὰ δὲ φαινόμενα πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται· οὐκ
ἄρα φαινόμενά ἐστι τὰ
σημεῖα.” καὶ δὴ τοίνυν φαινόμενα μὲν ἔοικε καλεῖν ὁ Αἰνησίδημος
τὰ αἰσθητά, λόγον δὲ ἐρωτᾷ καθ’ ὃν δεύτερος ἀναπόδεικτος ἐπιβάλλει τρίτῳ, οὗ
τὸ σχῆμά ἐστι τοιοῦτο “εἰ τὸ πρῶτον καὶ τὸ δεύτερον, τὸ τρίτον· οὐχὶ δὲ τὸ
τρίτον, ἀλλὰ καὶ τὸ πρῶτον· οὐκ ἄρα τὸ δεύτερον.”
καὶ ὅτι τῷ ὄντι οὕτως ἔχει, μικρὸν
ὕστερον διδάξομεν· νῦν δ’ ὡς ὑγιῆ ἐστιν αὐτοῦ τὰ λήμματα καὶ ἕπεται τούτοις
ἡ ἐπιφορά, ἁπλούστερον ἀποδείξομεν.
Énésidème dans le quatrième livre des Arguments
Pyrrhoniens propose, sur le même objet et avec plus ou moins le
même effet, cet argument :
« si les phénomènes apparaissent de façon semblable à tous
ceux qui sont disposés de la même façon et que les signes sont des
phénomènes, alors les signes apparaissent de façon semblable à tous
ceux qui sont disposés de la même façon. Mais les signes
n'apparaissent pas de façon semblable à tous ceux qui sont disposés
de la même façon. Donc les
signes ne sont pas des phénomènes ».
Et ici il semble bien qu’Énésidème, d'une part, appelle les choses
sensibles des phénomènes, d'autre part il propose un argument selon lequel
un second indémontrable s'ajoute à un troisième, dont la forme est la
suivante : « si le premier et le deuxième [sont vrais], alors le
troisième [est vrai]; or le troisième n'est pas [vrai], mais le premier
[l’]est; donc le deuxième n'est pas [vrai] ».
Qu'il en est ainsi en réalité, nous le
montrerons un peu plus tard. Pour l'instant nous allons montrer de manière
plus simple que les prémisses de ce raisonnement sont valides et que la
conclusion s'enchaîne bien à elles.