Sextus Empiricus
Adversus Mathematicos_VII_XI

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Ὁ δὲ Αἰνησίδημος ἐν τῷ τετάρτῳ τῶν Πυρρωνείων λόγων εἰς τὴν αὐτὴν ὑπόθεσιν καὶ ἀπὸ τῆς αὐτῆς σχεδὸν δυνάμεως λόγον ἐρωτᾷ τοιοῦτον· “εἰ τὰ φαινόμενα πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται καὶ τὰ σημεῖά ἐστι φαινόμενα, τὰ σημεῖα πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται. οὐχὶ δέ γε τὰ σημεῖα πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται· τὰ δὲ φαινόμενα πᾶσι τοῖς ὁμοίως διακειμένοις παραπλησίως φαίνεται· οὐκ  ἄρα φαινόμενά ἐστι τὰ σημεῖα.” καὶ δὴ τοίνυν φαινόμενα μὲν ἔοικε καλεῖν ὁ Αἰνησίδημος τὰ αἰσθητά, λόγον δὲ ἐρωτᾷ καθ’ ὃν δεύτερος ἀναπόδεικτος ἐπιβάλλει τρίτῳ, οὗ τὸ σχῆμά ἐστι τοιοῦτο “εἰ τὸ πρῶτον καὶ τὸ δεύτερον, τὸ τρίτον· οὐχὶ δὲ τὸ τρίτον, ἀλλὰ καὶ τὸ πρῶτον· οὐκ ἄρα τὸ δεύτερον.” καὶ ὅτι τῷ ὄντι οὕτως ἔχει, μικρὸν ὕστερον διδάξομεν· νῦν δ’ ὡς ὑγιῆ ἐστιν αὐτοῦ τὰ λήμματα καὶ ἕπεται τούτοις ἡ ἐπιφορά, ἁπλούστερον ἀποδείξομεν.
Énésidème dans le quatrième livre des Arguments Pyrrhoniens propose, sur le même objet et avec plus ou moins le même effet, cet argument : « si les phénomènes apparaissent de façon semblable à tous ceux qui sont disposés de la même façon et que les signes sont des phénomènes, alors les signes apparaissent de façon semblable à tous ceux qui sont disposés de la même façon. Mais les signes n'apparaissent pas de façon semblable à tous ceux qui sont disposés de la même façon. Donc les signes ne sont pas des phénomènes ». Et ici il semble bien qu’Énésidème, d'une part, appelle les choses sensibles des phénomènes, d'autre part il propose un argument selon lequel un second indémontrable s'ajoute à un troisième, dont la forme est la suivante : « si le premier et le deuxième [sont vrais], alors le troisième [est vrai]; or le troisième n'est pas [vrai], mais le premier [l’]est; donc le deuxième n'est pas [vrai] ». Qu'il en est ainsi en réalité, nous le montrerons un peu plus tard. Pour l'instant nous allons montrer de manière plus simple que les prémisses de ce raisonnement sont valides et que la conclusion s'enchaîne bien à elles.
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