Sextus Empiricus
Pyrrhoniae hypotyposes

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ιδʹ περὶ τῶν δέκα τρόπων

Παραδίδονται τοίνυν συνήθως παρὰ τοῖς ἀρχαιοτέροις σκεπτικοῖς τρόποι, δι’ ὧν ἡ ἐποχὴ συνάγεσθαι δοκεῖ, δέκα τὸν ἀριθμόν, οὓς καὶ λόγους καὶ τύπους συνωνύμως καλοῦσιν. εἰσὶ δὲ οὗτοι, πρῶτος ὁ παρὰ τὴν τῶν ζῴων ἐξαλλαγήν, δεύτερος ὁ παρὰ τὴν τῶν ἀνθρώπων διαφοράν, τρίτος ὁ παρὰ τὰς διαφόρους τῶν αἰσθητηρίων κατασκευάς, τέταρτος ὁ παρὰ τὰς περιστάσεις, πέμπτος ὁ παρὰ τὰς θέσεις καὶ τὰ διαστήματα καὶ τοὺς τόπους, ἕκτος ὁ παρὰ τὰς  ἐπιμιξίας, ἕβδομος ὁ παρὰ τὰς ποσότητας καὶ σκευασίας τῶν ὑποκειμένων, ὄγδοος ὁ ἀπὸ τοῦ πρός τι, ἔννατος ὁ παρὰ τὰς συνεχεῖς ἢ σπανίους ἐγκυρήσεις, δέκατος ὁ παρὰ τὰς ἀγωγὰς καὶ τὰ ἔθη καὶ τοὺς νόμους καὶ τὰς μυθικὰς πίστεις καὶ τὰς δογματικὰς ὑπολήψεις. χρώμεθα δὲ τῇ τάξει ταύτῃ θετικῶς. τούτων δὲ ἐπαναβεβηκότες εἰσὶ τρόποι τρεῖς, ὁ ἀπὸ τοῦ κρίνοντος, ὁ ἀπὸ τοῦ κρινομένου, ὁ ἐξ ἀμφοῖν· τῷ μὲν γὰρ ἀπὸ τοῦ κρίνοντος ὑποτάσσονται οἱ πρῶτοι τέσσαρες (τὸ γὰρ κρῖνον ἢ ζῷόν ἐστιν ἢ ἄνθρωπος ἢ αἴσθησις καὶ 1 ἔν τινι περιστάσει), εἰς δὲ τὸν ἀπὸ τοῦ κρινομένου [ἀνάγονται] ὁ ἕβδομος καὶ ὁ δέκατος, εἰς δὲ τὸν ἐξ ἀμφοῖν σύνθετον ὁ πέμπτος καὶ ὁ ἕκτος καὶ ὁ ὄγδοος καὶ ὁ ἔννατος. πάλιν δὲ οἱ τρεῖς οὗτοι ἀνάγονται εἰς τὸν πρός τι, ὡς εἶναι γενικώτατον μὲν τὸν πρός τι, εἰδικοὺς δὲ τοὺς τρεῖς, ὑποβεβηκότας δὲ τοὺς δέκα. ταῦτα μὲν περὶ τῆς ποσότητος αὐτῶν κατὰ τὸ πιθανὸν λέγομεν· περὶ δὲ τῆς δυνάμεως τάδε. (...) εἰ δέ τις λέγει ὅτι χυμῶν τινων παραπλοκὴ ἀνοικείους φαντασίας ἐκ τῶν ὑποκειμένων ποιεῖ τοῖς παρὰ φύσιν ἔχουσιν, λεκτέον ὅτι ἐπεὶ καὶ οἱ ὑγιαίνοντες χυμοὺς ἔχουσιν ἀνακεκραμένους, δύνανται οὗτοι τὰ ἐκτὸς ὑποκείμενα, τοιαῦτα ὄντα τῇ φύσει ὁποῖα φαίνεται τοῖς παρὰ φύσιν ἔχειν λεγομένοις, ἑτεροῖα φαίνεσθαι ποιεῖν τοῖς ὑγιαίνουσιν. τὸ γὰρ ἐκείνοις μὲν τοῖς χυμοῖς μεταβλητικὴν τῶν ὑποκειμένων διδόναι δύναμιν, τούτοις δὲ μή, πλασματικόν ἐστιν, ἐπεὶ καὶ ὥσπερ οἱ ὑγιαίνοντες κατὰ φύσιν μὲν τὴν τῶν ὑγιαινόντων ἔχουσι, παρὰ φύσιν δὲ τὴν τῶν νοσούντων, οὕτω καὶ οἱ νοσοῦντες παρὰ φύσιν μὲν ἔχουσι τὴν τῶν ὑγιαινόντων, κατὰ φύσιν δὲ τὴν τῶν νοσούντων, ὥστε κἀκείνοις πρός τι κατὰ φύσιν ἔχουσι πιστευτέον.

Sur les dix tropes

Donc, les anciens sceptiques transmettent habituellement des modes par lesquels il semble qu'on soit conduit à la suspension ; il y en a dix, qu’ils appellent aussi de manière synonyme « arguments » et « types ». Ce sont : le premier, le mode suivant la différence entre les animaux ; le deuxième suivant la différence entre les hommes ; le troisième suivant les différentes constitutions des organes des sens ; le quatrième suivant les circonstances ; le cinquième suivant les positions, les distances et les lieux ; le sixième suivant les mélanges ; le septième suivant la quantité et la constitution des objets ; le huitième suivant le relatif ; le neuvième suivant le caractère continu ou rare des rencontres, le dixième suivant les choix de vie, les coutumes, les lois, les croyances aux mythes et les suppositions dogmatiques. Nous n’utilisons cet ordre que de manière conventionnelle. Trois modes se placent au dessus d'eux : le mode d’après le sujet qui juge, celui d’après l'objet jugé, et celui qui vient des deux. Les quatre premiers modes dépendent du mode d’après le sujet qui juge – car le sujet qui juge est soit un animal, soit un humain, soit un sens et est dans une certaine circonstance -, de ce qui est jugé relèvent le septième et le dixième, de ce qui est composé des deux relèvent le cinquième, le sixième, le huitième et le neuvième. A leur tour, ces trois modes se ramènent à celui du relatif, de telle sorte que le trope du relatif est le genre le plus haut, dont les trois sont des espèces, dont les dix dépendent. Voilà pour ce que nous avons à dire sur leur quantité en suivant ce qui est plausible. Passons à ce qu'il en est de leur force Et s’il on dit que c’est la combinaison de certaines humeurs qui produit des impressions inappropriées venant des objets réels chez ceux qui sont dans un état contraire à la nature, il faut répondre que les gens bien portant ayant eux aussi des humeurs mélangées, ces humeurs peuvent faire apparaître à ceux qu’on dit dans un état contraire à la nature les objets extérieurs tels qu’ils sont par nature, et différents à ceux qui sont bien portants. Car attribuer la faculté de changer les objets réels à telles humeurs et pas à telles autres est fictif, puisque aussi bien les gens bien portants sont dans la disposition naturelle des bien portants et dans la disposition contraire à la nature des malades, de même que les malades sont dans l’état contraire à la nature des bien portants et dans l’état naturel des malades, de sorte qu’eux aussi, qui sont dans un état naturel relatif, doivent emporter notre conviction
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