Sextus Empiricus
Pyrrhoniae hypotyposes

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Ὁ σκεπτικὸς διὰ τὸ φιλάνθρωπος εἶναι τὴν τῶν δογματικῶν οἴησίν τε καὶ προπέτειαν κατὰ δύναμιν ἰᾶσθαι λόγῳ βούλεται. καθάπερ οὖν οἱ τῶν σωματικῶν παθῶν ἰατροὶ διάφορα κατὰ μέγεθος ἔχουσι βοηθήματα, καὶ τοῖς μὲν σφοδρῶς πεπονθόσι τὰ σφοδρὰ τούτων προσάγουσι, τοῖς δὲ κούφως τὰ κουφότερα, καὶ ὁ σκεπτικὸς οὕτως διαφόρους ἐρωτᾷ [καὶ] κατὰ ἰσχὺν λόγους, καὶ τοῖς μὲν ἐμβριθέσι καὶ εὐτόνως ἀνασκευάζειν δυναμένοις τὸ τῆς οἰήσεως τῶν δογματικῶν πάθος ἐπὶ τῶν σφοδρᾷ τῇ προπετείᾳ κεκακωμένων χρῆται, τοῖς δὲ κουφοτέροις ἐπὶ τῶν ἐπιπόλαιον καὶ εὐίατον ἐχόντων τὸ τῆς οἰήσεως πάθος καὶ ὑπὸ κουφοτέρων πιθανοτήτων ἀνασκευάζεσθαι δυναμένων. διόπερ ὁτὲ μὲν ἐμβριθεῖς ταῖς πιθανότησιν, ὁτὲ δὲ καὶ ἀμαυροτέρους φαινομένους οὐκ ὀκνεῖ λόγους συνερωτᾶν ὁ ἀπὸ τῆς σκέψεως ὁρμώμενος, ἐπίτηδες, ὡς ἀρκοῦντας αὐτῷ πολλάκις πρὸς τὸ ἀνύειν τὸ προκείμενον.
Le sceptique, parce qu’il est philanthrope, veut guérir la présomption et la précipitation des dogmatiques par un argument en fonction de ce qu’il peut. Car, de même que les médecins qui s’occupent des affections du corps ont des remèdes différents en fonction de la gravité et aux malades qui souffrent fortement préconisent des remèdes forts, et pour ceux qui souffrent légèrement des remèdes plus légers, de même le sceptique donne des arguments en fonction de la force, et pour ceux qui sont atteints fortement par la précipitation il utilise des arguments de poids capables de détruire vigoureusement l’affection que produite par la présomption des dogmatiques, et des arguments plus légers pour ceux qui sont atteints par un affect de la présomption superficiel et simple à guérir et qui peuvent en être débarrassés par des arguments persuasifs plus légers. Pour cette raison, celui qui s’engage dans la voie sceptique n’hésite pas à donner des arguments qui paraissent tantôt de poids pour leur plausibilité, tantôt plus faibles, et cela de façon délibéré puisque souvent ces derniers lui suffisent pour parvenir à sa fin.
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