Ὁ σκεπτικὸς διὰ τὸ φιλάνθρωπος εἶναι
τὴν τῶν δογματικῶν οἴησίν τε καὶ προπέτειαν κατὰ δύναμιν ἰᾶσθαι λόγῳ
βούλεται. καθάπερ οὖν οἱ τῶν σωματικῶν παθῶν ἰατροὶ διάφορα κατὰ μέγεθος
ἔχουσι βοηθήματα, καὶ τοῖς μὲν σφοδρῶς πεπονθόσι τὰ σφοδρὰ τούτων
προσάγουσι, τοῖς δὲ κούφως τὰ κουφότερα, καὶ ὁ σκεπτικὸς οὕτως διαφόρους
ἐρωτᾷ [καὶ] κατὰ ἰσχὺν λόγους, καὶ τοῖς
μὲν ἐμβριθέσι καὶ εὐτόνως ἀνασκευάζειν δυναμένοις τὸ τῆς οἰήσεως τῶν
δογματικῶν πάθος ἐπὶ τῶν σφοδρᾷ τῇ προπετείᾳ κεκακωμένων χρῆται, τοῖς δὲ
κουφοτέροις ἐπὶ τῶν ἐπιπόλαιον καὶ εὐίατον ἐχόντων τὸ τῆς οἰήσεως πάθος καὶ
ὑπὸ κουφοτέρων πιθανοτήτων ἀνασκευάζεσθαι δυναμένων. διόπερ ὁτὲ μὲν
ἐμβριθεῖς ταῖς πιθανότησιν, ὁτὲ δὲ καὶ ἀμαυροτέρους φαινομένους οὐκ ὀκνεῖ
λόγους συνερωτᾶν ὁ ἀπὸ τῆς σκέψεως ὁρμώμενος, ἐπίτηδες, ὡς ἀρκοῦντας αὐτῷ
πολλάκις πρὸς τὸ ἀνύειν τὸ προκείμενον.
Le sceptique, parce qu’il est
philanthrope, veut guérir la présomption et la précipitation des dogmatiques
par un argument en fonction de ce qu’il peut. Car, de même que les médecins
qui s’occupent des affections du corps ont des remèdes différents en
fonction de la gravité et aux malades qui souffrent fortement préconisent
des remèdes forts, et pour ceux qui souffrent légèrement des remèdes plus
légers, de même le sceptique donne des
arguments en fonction de la force, et pour ceux qui sont atteints fortement
par la précipitation il utilise des arguments de poids capables de détruire
vigoureusement l’affection que produite par la présomption des dogmatiques,
et des arguments plus légers pour ceux qui sont atteints par un affect de la
présomption superficiel et simple à guérir et qui peuvent en être
débarrassés par des arguments persuasifs plus légers. Pour cette raison,
celui qui s’engage dans la voie sceptique n’hésite pas à donner des
arguments qui paraissent tantôt de poids pour leur plausibilité, tantôt plus
faibles, et cela de façon délibéré puisque souvent ces derniers lui
suffisent pour parvenir à sa fin.