Photius
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Δεύτερον περὶ πολλῶν δογματίζουσιν. Ἀρετήν τε γὰρ καὶ ἀφροσύνην εἰσάγουσι, καὶ ἀγαθὸν καὶ κακὸν ὑποτίθενται, καὶ ἀλήθειαν καὶ ψεῦδος, καὶ δὴ καὶ πιθανὸν καὶ ἀπίθανον καὶ ὂν καὶ μὴ ὄν, ἄλλα τε πολλὰ βεβαίως ὁρίζουσι, διαμφισβητεῖν δέ φασι περὶ μόνης τῆς καταληπτικῆς φαντασίας. Διὸ οἱ μὲν ἀπὸ Πύρρωνος ἐν τῷ μηδὲν ὁρίζειν ἀνεπίληπτοι τὸ παράπαν διαμένουσιν, οἱ δ’ ἐξ Ἀκαδημίας, φησίν, ὁμοίας τὰς εὐθύνας τοῖς ἄλλοις φιλοσόφοις ὑπέχουσι, τὸ δὲ μέγιστον, οἱ μὲν περὶ παντὸς τοῦ προτεθέντος διαποροῦντες τό τε σύστοιχον διατηροῦσι καὶ ἑαυτοῖς οὐ μάχονται, οἱ δὲ μαχόμενοι ἑαυτοῖς οὐ συνίσασι· τὸ γὰρ ἅμα τιθέναι τι καὶ αἴρειν ἀναμφιβόλως, ἅμα τε φάναι κοινῶς ὑπάρχειν καταληπτά, μάχην ὁμολογουμένην εἰσάγει, ἐπεὶ πῶς οἷόν τε γινώσκοντα τόδε μὲν εἶναι ἀληθὲς τόδε δὲ ψεῦδος ἔτι διαπορεῖν καὶ διστάσαι, καὶ οὐ σαφῶς τὸ μὲν ἑλέσθαι τὸ δὲ περιστῆναι; Εἰ μὲν γὰρ ἀγνοεῖται ὅτι τόδε ἐστὶν ἀγαθὸν ἢ κακόν, ἢ τόδε μὲν ἀληθὲς τόδε δὲ ψεῦδος, καὶ τόδε μὲν ὂν τόδε δὲ μὴ ὄν, πάντως ὁμολογητέον ἕκαστον ἀκατάληπτον εἶναι· εἰ δ’ ἐναργῶς κατ’ αἴσθησιν ἢ κατὰ νόησιν καταλαμβάνεται, καταληπτὸν ἕκαστον φατέον. Ταῦτα μὲν ἀρχόμενος τῶν λόγων καὶ τοιαῦθ’ ἕτερα τὴν διαφορὰν τῶν Πυρρωνίων καὶ Ἀκαδημαϊκῶν ὑποδεικνύς, ἀναγράφει ὁ Αἰνησίδημος ὁ ἐξ Αἰγῶν· ἐφεξῆς  δὲ κατὰ τὸν αὐτὸν λόγον πρῶτον καὶ τὴν ὅλην ἀγωγὴν ὡς τύπῳ καὶ κεφαλαιωδῶς τῶν Πυρρωνίων παραδίδωσι λόγων.
   En second lieu, ils dogmatisent sur de nombreuses choses. En effet, ils introduisent la vertu et la folie, ils admettent le bien et le mal, la vérité et l'erreur, en particulier le plausible et le non-plausible, l’être et le non-être, et déterminent avec certitude de nombreuses autres choses encore, mais disent qu'ils ne sont en désaccord que sur la seule impression compréhensive. C'est pourquoi, alors que ceux qui suivent Pyrrhon sont inexpugnables en s’en tenant absolument au fait de ne rien déterminer, ceux qui proviennent de l'Académie, dit-il, s'exposent aux mêmes accusations que les autres philosophes. Mais le plus important, c'est que ceux qui produisent des apories sur tout ce qu'ils examinent persistent sur la même ligne et ne se contredisent pas eux-mêmes, mais ceux qui se contredisent [sc. les académiciens] n'en ont pas conscience : en effet, affirmer une chose et nier sans ambiguïté, et dire en même temps que en général les choses sont compréhensibles, conduit à un conflit que tous reconnaissent. Et, sachant que cette chose-ci est vraie et celle-là est fausse, comment être encore capable de produire des apories et de douter, et ne pas choisir clairement l’une et se détourner de l’autre ? Car si l’on ignore que cette chose est bonne ou mauvaise, ou que celle-là est vraie mais que celle-ci est fausse, et que celle-ci est un être, mais que celle-là est un non-être, il faut absolument reconnaître que chacune de ces choses est incompréhensible ; mais si chacune de ces choses est comprise avec évidence, soit par la sensation soit par la conception, il faut dire que chacune est compréhensible  Tels sont les propos, avec d’autres du même genre, qu’écrit Enésidème d'Aegée au début de ses Arguments montrant la différence entre les pyrrhoniens et les académiciens. Mais, à la suite de ce même premier livre, il donne aussi comme en esquisse et en résumé le système entier des arguments pyrrhoniens.
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